Couverture Glamour, juin 1970 |
Cybill Shepherd fit à plusieurs reprises la couverture du magazine Glamour. Ceci bien sûr ne doit pas être l'objet d'un quelconque étonnement. Elle en a fait bien d'autres me dira-t-on. Oui mais là, je suis tombé sur « le » numéro, celui qui se révèle, que je révèle, celui de juin 1970. Et ce fut pour moi comme un questionnement particulier. Non une révélation, rien qui ne s'apparenterait à un « eurêka », une trouvaille d'aucune sorte ouvrant à une nouvelle voie ou offrant une réponse à un problème précis d'esthétique, de philosophie ou de théorie littéraire. Je n'aurais pas pu pondre une somme sur un domaine donné de la connaissance. Juste un arrêt sur image, une perplexité de l'apparence, une mystique de l'être de Cybill dans les années 70, mystifiée d'autant plus par le média, l'industrie, la presse, la publicité des 30 glorieuses, la société de consommation, le rêve à portée de la classe moyenne, une foi dans le progrès, dans la publicité du progrès. Du progrès qui se dit progrès et qui tend à aller plus loin par rapport à quelque chose qu'il juge dépassable et devant être dépassé dans un sens mélioratif global.
Cybill Shepherd pour Clairol Kindness Underarm |
Cybill fit
une pub du progrès pour Clairol Kindness Underarm, une sorte de
machine électrique pour boucler les cheveux des femmes, parce que, comme le dit la pub « girls are curvier than man ». Cybill elle, allongée, étincelante
de jeunesse, offrant, montrant, démontrant la véracité ancestrale
de ce slogan publicitaire. Est-elle mieux là, sise si je puis dire, que sur la couverture du magazine Life du 10 décembre 1971, juxtaposée à côté de titres évoquant le conflit indo-pakistanais ou le new-look chinois, sûrement pas celui de Mao? Pour préciser un peu mieux ce qui m'apparaît tel un étonnement et un questionnement sans fond dans la couverture du Glamour de juin 70, il ne vaudrait pas réellement décrire. Décrire cette figure paraissant et apparaissant, paraissant à ma vue et apparaissant à mon esprit ainsi étonné. Étonné par une jeune fille aux joues potelées, à l'air candide. C'est un point que cette image, cette image est un point que je dois relier à mon existence, à toute mon expérience, la soudure, les forces de liaisons pour reprendre des termes rienmanniens. Valéry avait dit dans un de ses Cahiers « Pas un des soi-disant psychologues ne s'est avisé de la diversité des « plans » sur lesquels se font les chemins et les points et les coupures de l'esprit - - (ce mythe). Les mots « point de vue », « ordres d'idées », « attention » et même « invention » - (ce qui est invention sur tel plan, est un événement mental quelconque sur tel autre - - ), le font grossement voir./L'éveil est la sensibilisation brusque ou progressive d'un autre plan parallèle au plan existant - un accroissement du nombre de ces plans - » (1934. Sans titre, XVII, 441.). Je me suis éveillé à quelque chose de Cybill, à quelque chose de nouveau, peut-être la tête, un air posé, ridicule, immatriculé, objet mis en valeur, je n'avais en fait jamais vu Cybill ainsi mis en objet de valeur, d'idéologie du paraître, chosique.
Mais revenons à l'étonnement. Étonner, du latin extonare, être frappé de, et par modification du préfixe adtonare, attonare, frappé par le tonnerre, par la foudre, ce qui a un rapport à ce qui tonne, chute, violente. Quelque chose venant à tonner, la pensée qui vient en tonnant dans l'esprit. Le questionnement vient ensuite, une fois l'ébranlement premier terminer et la pensée analytique reprenant son cours. Bien que, l'étonnement continue son travail dans la pensée, motive la pensée pour toujours conduire et sentir, avancer dans le chemin d'un sens concret des choses. Il y a symbiose de l'étonnement et du comment penser par l'étonnement. L'apparition d'un visage peut tonner. La philosophie devrait toujours partir d'un visage. Est-ce que les Préludes sont parties d'un visage? Elles sont peut-être parties d'une sensation qui peut, par projection magique, représenter un visage particulier. L'étonnement du visage est alors d'autant plus particulier qu'il cherche ensuite une raison de cet état mental, c'est-à-dire une révélation, et qui plus est, une révélation sur le sens de la sensation. S'étonner n'est pas quelque chose de concluant, ce n'est pas un terme mais bien sûr, un point de départ, et par prolongement, l'étonnement est fonction d'une historicité du sens des processus sensationnels. Et questionner l'étonnement m'amène ailleurs que là où je dois être pour trouver. Peut-être la « diversité des plans » de Valéry, le mouvement même de la pensée, et donc ne pas penser mon étonnement serait partir sur le bon chemin de la révélation.
Partir d'un point de vue du philosopher doit-il être un acte sans « pensée »? Il n'y aurait pas alors justement de philosopher. Le langage sert à faire comprendre, se faire comprendre, communiquer, mais sert-il à rester en place pour la 《 vérité 》 philosophique? L'être de la pensée est asymétrique à l'élucidation du sens particulier de mon étonnement. La pensée cherche à accomplir un visage en partant d'un visage non dégrossi ou d'une vision parcellaire du visage, pas même un noyau ou une bouche. Heidegger voulait voir l'étonnement psycho-sensationnelle de la pensée de l'être, qu'une chose soit ce qu'elle est en tant qu' étant en être- là. Il voulait aussi, à la question : qu'est-ce que la philosophie? Répondre d'une certaine manière, posant la correspondance de la question et de la réponse en accord dans et devant l'étonnement de l'existence de la question. Heidegger pouvait comme tout à chacun « flairer » l'être mais non dire en quoi il consiste véritablement. Pourtant, nous reconnaissons toujours le même étant d'un être ou devrais-je dire, le même être d'un étant. J'arrive toujours à me dire « ça c'est Cybill et personne d'autre ». L'expression répétée de l'être de Cybill est alors plus évidente que son langage. Ce qu'il y a autour du monisme est plus véridique que le terme monisme en lui-même pour comprendre comment l'on doit s'exprimer sur le tout.
L'écoulement de l'expression autour du signe, autour de la phonétique du terme « monisme ». L'être de l'étant étonne mais s'impose, mais non ce que l'on pourrait nommer une évidence métaphysique du monisme. Il semblerait que le monisme philosophique ne peut s'imposer comme l'évidence de l'être s'impose à nous. L'《 être 》presocratique est non-être en opposition à l'existence entendu depuis Socrate comme l'expression du corps, est non-langage en opposition à l'existence du signe langagié. L'expression de l'étonnement, mimique de l'étonnement, je ne suis pas étonné dans mon langage, mais dans un monde qui précède mon langage. Je pourrais dire que l'étonnement se trouve coincé entre deux pensées, donc deux moments du langage, mais qu'il s'exprime sans formule au moment de la pensée langagière. Là, je pense à l'étonnement présocratique de la pensée de l'existence de l'être. L'étonnement est le fruit de l'expression de ce qui est connu comme étant là dans le monde. L'expression du langage chez Heidegger, écouter et apprendre ce que le langage a à nous dire. Comme ce que nous dit le chant du poète? Comme ce que dit la « lumière » (unverborgen) de l'être dans notre langage ordinaire?
Présence et non-présence devant la couverture de Cybill de l'objet de mon étonnement. Sa vacuité dans ma pensée, dans mon inspection, dans le vécu de l'étonnement, dans la durée existentielle de cet étonnement; cet étonnement qui est une élaboration de l'existence de l'étant jeté dans le monde par le monde et non « jeté » heideggeriennement comme sans connaissance. Mon questionnement sur l'être de mon étonnement est Dasein non seulement sur le Moi mais aussi sur le Soi, l'énactivisme de l'être. Cet étonnement qui est Moi et juste Soi, Moi et le monde de l'acte de l'être. La Verfall de Heideggger, cette existence de l'être dans la mondanité du Moi, de la pensée, de l'inauthenticité, ne s'accorde pas avec l'acte de l'être du Soi dans l'étantité et dans son onticité. Le moteur ontologique de l'onticité de mon étonnement. L'inauthenticité n'écoute pas l'être, l'expression du Soi et du Moi. Il se veut juste en désir de ressemblance à l'autre, le « ils ». Il semble que l'étonnement ne soit pas juste un être-pour mais une justification-pour, une réponse-pour, à ce qui est devant moi, à l'être-là devant moi. Mais c'est une réponse à la dynamique perceptuelle, aux stimulus, et à l'habitus figuratif de ce qui est perçu. Quelque chose change en moi mais ne change pas dans le monde. Par exemple, le souci heideggerien (besorgt), est un changement interne, en moi, relié peut-être à ce que Valéry voyait dans les mécanismes de la conscience :《 Quelle que soit la nature de la conscience, elle est substitution et l'on peut penser que les éléments qui se substituent ont au moins entr'eux, quels qu'ils soient - une certaine conformité ou congruence avec les conditions inconnues du connaître - et donc entr'elles./Cette relation a pour cas particuliers ce qu'on nomme espace et temps, relations, lesquelles l'une et l'autre enferment des hétérogènes - Gs, Gt (et aujourd'hui Gst). 》(1929. AE, XIII, 823).
Partir d'un point de vue du philosopher doit-il être un acte sans « pensée »? Il n'y aurait pas alors justement de philosopher. Le langage sert à faire comprendre, se faire comprendre, communiquer, mais sert-il à rester en place pour la 《 vérité 》 philosophique? L'être de la pensée est asymétrique à l'élucidation du sens particulier de mon étonnement. La pensée cherche à accomplir un visage en partant d'un visage non dégrossi ou d'une vision parcellaire du visage, pas même un noyau ou une bouche. Heidegger voulait voir l'étonnement psycho-sensationnelle de la pensée de l'être, qu'une chose soit ce qu'elle est en tant qu' étant en être- là. Il voulait aussi, à la question : qu'est-ce que la philosophie? Répondre d'une certaine manière, posant la correspondance de la question et de la réponse en accord dans et devant l'étonnement de l'existence de la question. Heidegger pouvait comme tout à chacun « flairer » l'être mais non dire en quoi il consiste véritablement. Pourtant, nous reconnaissons toujours le même étant d'un être ou devrais-je dire, le même être d'un étant. J'arrive toujours à me dire « ça c'est Cybill et personne d'autre ». L'expression répétée de l'être de Cybill est alors plus évidente que son langage. Ce qu'il y a autour du monisme est plus véridique que le terme monisme en lui-même pour comprendre comment l'on doit s'exprimer sur le tout.
L'écoulement de l'expression autour du signe, autour de la phonétique du terme « monisme ». L'être de l'étant étonne mais s'impose, mais non ce que l'on pourrait nommer une évidence métaphysique du monisme. Il semblerait que le monisme philosophique ne peut s'imposer comme l'évidence de l'être s'impose à nous. L'《 être 》presocratique est non-être en opposition à l'existence entendu depuis Socrate comme l'expression du corps, est non-langage en opposition à l'existence du signe langagié. L'expression de l'étonnement, mimique de l'étonnement, je ne suis pas étonné dans mon langage, mais dans un monde qui précède mon langage. Je pourrais dire que l'étonnement se trouve coincé entre deux pensées, donc deux moments du langage, mais qu'il s'exprime sans formule au moment de la pensée langagière. Là, je pense à l'étonnement présocratique de la pensée de l'existence de l'être. L'étonnement est le fruit de l'expression de ce qui est connu comme étant là dans le monde. L'expression du langage chez Heidegger, écouter et apprendre ce que le langage a à nous dire. Comme ce que nous dit le chant du poète? Comme ce que dit la « lumière » (unverborgen) de l'être dans notre langage ordinaire?
Présence et non-présence devant la couverture de Cybill de l'objet de mon étonnement. Sa vacuité dans ma pensée, dans mon inspection, dans le vécu de l'étonnement, dans la durée existentielle de cet étonnement; cet étonnement qui est une élaboration de l'existence de l'étant jeté dans le monde par le monde et non « jeté » heideggeriennement comme sans connaissance. Mon questionnement sur l'être de mon étonnement est Dasein non seulement sur le Moi mais aussi sur le Soi, l'énactivisme de l'être. Cet étonnement qui est Moi et juste Soi, Moi et le monde de l'acte de l'être. La Verfall de Heideggger, cette existence de l'être dans la mondanité du Moi, de la pensée, de l'inauthenticité, ne s'accorde pas avec l'acte de l'être du Soi dans l'étantité et dans son onticité. Le moteur ontologique de l'onticité de mon étonnement. L'inauthenticité n'écoute pas l'être, l'expression du Soi et du Moi. Il se veut juste en désir de ressemblance à l'autre, le « ils ». Il semble que l'étonnement ne soit pas juste un être-pour mais une justification-pour, une réponse-pour, à ce qui est devant moi, à l'être-là devant moi. Mais c'est une réponse à la dynamique perceptuelle, aux stimulus, et à l'habitus figuratif de ce qui est perçu. Quelque chose change en moi mais ne change pas dans le monde. Par exemple, le souci heideggerien (besorgt), est un changement interne, en moi, relié peut-être à ce que Valéry voyait dans les mécanismes de la conscience :《 Quelle que soit la nature de la conscience, elle est substitution et l'on peut penser que les éléments qui se substituent ont au moins entr'eux, quels qu'ils soient - une certaine conformité ou congruence avec les conditions inconnues du connaître - et donc entr'elles./Cette relation a pour cas particuliers ce qu'on nomme espace et temps, relations, lesquelles l'une et l'autre enferment des hétérogènes - Gs, Gt (et aujourd'hui Gst). 》(1929. AE, XIII, 823).
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