Athenaeum, 2014, oil/acrylic on canvas, 36x36 in. (91.44x91.44 cm) |
Peinture de la gestalt, de la profusion des couleurs, de la densité, de l'espace et du temps, l’œuvre d'Alyssa di Edwardo est une invitation au voyage dans les tréfonds de l'être, allant de l'interne vers l'externe, du donné sensible vers cette explosion et ce dynamisme de l'expression. Magma, concentration, superposition et chaos, on est ici en terrain connu et inconnu où la couleur est à la fois objet et vie. Alyssa di Edwardo est une artiste du courant de l'expressionnisme abstrait. Née en 1957 dans le New-Jersey, elle débute le dessin très jeune et se familiarise avec les représentations des paysages aux teintes variées du nord-est du New-Jersey. Vers la fin des années 70, elle fait connaissance dans les musées de New-York avec les œuvres d'artistes aussi décisifs que Mitchell, Twombly, ou encore de Kooning et Hooper. Elle commence ensuite à se faire connaître par des œuvres représentants l'océan vu des côtes de la Floride et des paysages urbains dans un style textural symbolisé par la prise en compte d'éléments abstraits dans les objets qu'elle représentait.
There Again, 2011 Mixed media on canvas, 72 x 60 in. ( 182.9 x 152.1 cm) Private Collection |
West Wind, installation oil on canvas 60x48 in. (152x121.92 cm) |
L’œuvre de di Edwardo est avant tout un rapport à la danse, ou plutôt, à une certaine danse, à la peinture
qui serait la représentation de l'expression de la danse du corps jeté
sur la toile. Cette idée est un ferment créatif, inspirant, et, comme elle le dit
elle-même, une synergie. En regardant ses peintures, je ne peux
m'empêcher de penser aux idées de Merleau-Ponty sur le corps, la gestalt, l'expérience du corps, ces "traces" corporelles d'un langage premier où le sujet n'est pas "parlant" (Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, chap. IV, Le corps comme expression et la parole).
C'est cette "manière d'en user" du langage, je reprends ici toujours
Merleau-Ponty, qui m'intéresse de voir et de comprendre dans la peinture
de di Edwardo. De ce que le corps vit et peut retransmettre, ce qui le
traverse à un moment particulier, dans une émotion particulière. Corps
dompté par le Moi et corps primitif si je puis dire, animal et libre.
"Il est toujours autre chose que ce qu'il est, toujours sexualité en
même temps que liberté, enraciné dans la nature au moment même où il se
transforme par la culture, jamais fermé sur lui-même et jamais dépassé.
Qu'il s'agisse du corps d'autrui ou de mon propre corps, je n'ai pas
d'autre moyen de connaître le corps humain que de le vivre, c'est-à-dire
de reprendre à mon compte le drame qui le traverse et de me confondre
avec lui." (chap. IV, Le corps). D'ailleurs, l'artiste parle
elle-même très bien de son art et des processus qui ont court lors de la
conception de ses œuvres. Conglomérat d'expériences, celles de ses
dessins dans sa jeunesse, celles du monde des objets et des symboles que
di Edwardo a emmagasinée en elle, celles des couleurs et de leurs lois, etc.
C'est une combinaison de ces expériences qui est le point de départ de
son travail. Sublimer l'expérience des données sensibles pour arriver à
faire ressortir et ressentir quelque chose de plus, un espace démultiplié et plus
ouvert ou, devrait-on dire, un enrichissement de la palette du sensible. Temps de la
contemplation, de la compréhension et du sens, volonté de percer comme
elle le dit "The inherent beauty and mystery of nature and life."
(http://www.alyssadiedwardo.com/biography.asp). Elle noue aussi un lien
privilégié avec un art de vivre de l'artiste, cet abandon de l'artiste
pour son art, révélation faite lors de la découverte des Iris de Van Gogh et des Fleurs rouges de Georgia O'Keeffe, tableaux voguant entre abstraction et figuration.
Glen Etive, 2015 oil on canvas 48x36 in. (121.92x91.44 cm) |
Devon2015 oil on canvas 24x18 in. (60.96x45.72 cm) |
Un autre point est celui que di Edwardo fait jouer à sa condition de femme et à ce qu'elle nomme l''archétype" féminin dans la création. Ces "racines de la puissance féminine" qu'elle veut capter et maîtriser, expérimenter, se voir affronter l'opposition qu'elle aperçoit entre le physique de la peinture, la matérialité, le paraître en acte et la sensibilité féminine. Et par ce biais di Edwardo veut atteindre comme un point de la circonférence vers le centre, l'universalité, une transcendance, subjectivité se dépassant et atteignant l'objectivité du sensible dans la représentation. Le symbole dira-t-on, la fonte de l'objet dans ce qui a de plus syncrétique, diluant, et significatif avec le monde. Les couleurs s’entremêlent mais restent toujours distinctes, dans leur individualité propre, jouant toutes un rôle bien défini dans l'impression. On peut se trouver alors flotter entre abstraction et le figural de l'objet ou sujet. Désigner avant de signifier. Poindre si l'on peut dire. Entre peinture et recherche psychologique, di Edwardo veut faire parler la couleur et trouver le temps psychologique de leur perception et de la remémoration de l'expérience vécue par le regard sur la toile, englobant ainsi passé, présent et futur.
May, 2014 oil/acrylic on canvas, 40 x 40 in. (101.6 x 101.6 cm) |
Farther, 2014 oil/acrylic on canvas, 40 x 40 in. (101.6 x 101.6 cm) |
Southwark, 2014 oil/acrylic on canvas, 50 x 40 in. (127 x 101.6 cm) |
Lillium, 2014 oil/acylic on canvas, 30 x 30 in. (76.2 x 76.2 cm) |
Four Rivers, 2014 oil/acrylic on canvas, 60 x 40 in. (152.1 x 101.6 cm) |
Nine Elms, 2014 oil/acrylic on canvas, 36 x 36 in. (91.44 x 91.44 cm) |
Paisley,2013 oil/acylic on canvas, 36 x 36 in. (91.44 x 91.44 cm) Private Collection |
Day, 2014 oil/acylic on canvas, 24 x 18 in. (60.96 x 45.72 cm) |
Near Skye, 2013 oil, mixed media on canvas 20 x 16 in ( 50.08 x 40.64 cm ) Private Collection |
Far Day, 2013 oil, mixed media on canvas 20 x 16 in ( 50.08 x 40.64 cm ) |
Far Away, 2011 Mixed media on canvas 80 x 48 in. (203.2 x 121.92 cm) Private Collection |
East of Eden, 2011 Mixed media on canvas 80 x 48 in. (203.2 x 121.92 cm) Private Collection |
Alyssa di Edwardo a fait sa première exhibition au Soho Arts Gallery à Palm Beach ainsi qu'au Liman Gallery dans cette même ville. Plus tard, elle a présentée ses œuvres à la co-op Seasonal show avec le collectif d'artistes Palm Street Art Studio Artists. Elle fonde par la suite avec un groupe d'artistes un studio nommé 1608 dont la première exhibition à été présentée à l'Armory Art Center. Elle a été aussi élue au registre du National Museum of Woman in the Arts de Washington. En 2011, elle est nommée par Beth Venn en tant que conservatrice d'art américain au Newark Museum pour le Studio Visit Magazine du printemps 2011 volume 13. Plus récemment, di Edwardo a été nommée conservatrice adjoint des arts à la Flint Institute of Arts dans le Michigan et formatrice de conservateurs au Whitney Museum of American Art de New York pour la 60e exposition annuelle du All Florida Juried Competition Exhibition du Boca Museum au Boca Raton Florida. di Edwardo a aussi exposé avec Art House 429 un spectacle inaugural en janvier 2013 intitulé "Art Palm Beach 2013" et un spectacle solo en mars 2013.
Source : http://www.alyssadiedwardo.com
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