André Gounelle, Le baptême: le débat entre les églises, p. 24, 25, "Baptême et foi. Parce que le baptême est un acte de Dieu qui exprime, manifeste, concrétise sa grâce, sa validité ne dépend pas de l'homme, de ses sentiments ni de son comportement. Nous n'avons pas le pouvoir d'annuler l'action de Dieu. L'image du bateau qu'utilise le Grand catéchisme le souligne bien. Avec le baptême, Dieu nous donne un navire. IL peut arriver que nous glissions et que nous tombons à la mer. Le navire ne disparaît pas pour autant ; il ne se brise pas, ni ne coule. Nous pouvons toujours remonter dessus. De même, il se peut que nous usions mal du baptême donné par Dieu, que nous ne le recevions pas comme il le faut. Nous ne le détruisons pas pour cela, "car l'institution et la parole de Dieu ne peuvent être rendues mutables par des hommes, ni être modifiés"./Pour Luther, la grâce de Dieu suscite la foi en réponse à ce que Dieu nous donne. La foi n'est pas quelque chose qui vient de nous, qui nous appartient, qui exprime ce que nous sommes et ce que nous pensons. Elle est ce que Dieu fait en nous. La foi, écrit Luther dans De la captivité babylonienne de l'Église, n'est pas notre oeuvre, mais l'oeuvre de Dieu, une oeuvre qui accomplit "en nous et sans nous". Dans cette perspective, le baptême, acte de grâce, confère la foi et n'en dépend pas. Il la crée, la suscite. La foi qui jaillit en nous témoigne que nous avons bien reçu le baptême. Cette conception de la foi, et cette dialectique qui va du baptême à la foi et de la foi au baptême expliquent que Luther puisse dire à quelques lignes d'intervalle que le baptême sans la foi ne sert de rien, n'a aucune valeur, et que pourtant le baptême ne dépend pas de ce que nous sommes, de nos dispositions intérieures, de notre spiritualité."
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