Le cas de Jean-Pierre De Crousaz
concernant la notion de beau est l'occasion de nous pencher sur ce
qui fonde l'esthétique cartésienne et contre quelles idées elles
s'opposent à l'époque et la floraison de traités liés à la
réflexion sur l'art, l'esthétique, la place et le rôle du beau non
seulement dans le domaine proprement artistique mais aussi
philosophique et moral. En relation avec la morale chrétienne, la
morale esthétique du début du xviiiè siècle s'attache à rendre
compte du caractère intrinsèque unifiant le beau et le bien. Ce
contre quoi s'insurgera Francis Hutcheson dans son Inquiry into
the origin of our ideas of beauty et virtue publié en 1725. Le
point d'orgue que représente la querelle des anciens et des modernes
détermine deux structures fondamentales de la représentation
ésthétique à l'époque moderne. Celui du classicisme des anciens
ou la nouvelle représentation des modernes considérant comme un
dépassement de la création antique. Se pencher sur Crousaz, c'est
se pencher sur l'esthétique avant Baumgarten. Doit-on parler de
théorie pré-esthétique avant
que la notion même d'esthétique
comme objet de science, de discipline à partir de l'oeuvre de
Baumgarten Meditationes
philosophicae de nonnullis ad poema pertinentibus publié
en 1735?
Il devient alors intéressant de comprendre comment s'est perpétuer
une vision toute cartésienne de l'esthétique jusqu'à la première
moitié du xviiiè siècle mais de voir au delà quels particularités
chez Crousaz s'en détachent ou viennent souscrire à d'autres
origines et cette conceptualisation du beau comme fait universel, comme valeur du bien et du bon.
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