La jeunesse doit être
presque éternelle, et non pas s'évaporer dans la somnolence de ceux
qui ont déjà vécu, déjà réalisé, en gros, le vieillissement! Dans une petite séquence
d'un court métrage il y a ceci. « Un jour Lambert dit à
Béatrice -je suis intimement convaincu d'être malade. », et
la maladie c'est l'eau stagnante et triste. Mais souvent je me dis
simplement, « O distraction imprévisible que le cinéma... »
Si nous n'avons pas assez d'argent, que faire? Mais comme nous devons
souvent laisser la perfection à son idéal, il ne nous est d'aucune
importance d'obéir à certaines contraintes qui nous contraints
véritablement. Un cinéma de temps de crise, tiens? Voilà qui peu
nous sembler de quelque intérêt. Comme le personnage de Frédéric
dans L'amour l'après midi de Rohmer, nous voulons non seulement, en
amour mais aussi au cinéma, le sentiment d'une première fois, le
sentiment d'une première fois durable. Retrouver cette première
fois ou plutôt, une nouvelle première fois, serait ce que nous
ferions de plus beau cinématographiquement de nos jours même en
période de crise.
La crise que nous
traversons devrait modifier pour certains nouveaux talents la manière
même d'entreprendre leur travail, que ce soit conceptuel ou
technique. Retourner à l'essentiel du cinéma. Sans fioritures, ni
merdicités périodiques! Nous devrions toujours subir en art les
affres de quelque chose d'essentiel et de neuf à la fois. Foi au
combien cousu à la poche arrière de mon veston. « si Béatrice
se penchait un peu plus, Lambert aurait pu apercevoir ce qu'elle
voulait lui cacher le plus tard possible, s'étant toujours mise en
tête que, l'amour, celui qu'elle voulait faire naître à celui
qu'elle désirait, ne pouvait prendre sens dans le désir sexuel
qu'un sein d'entré de jeu peu faire naître à un jeune homme. »
quand la technologie entre dans le cinéma, que peut-elle lui
apporter de véritablement positif et concret? Qu'est ce l'on
retiendra de son apport? Peu de choses peut être, à moins que je ne
me trompe...
Car l'essence d'un
film est sa propre poésie, son propre enchantement, sa propre
mélodie, sa propre éthique, bref, le cinéma est avant tout un art,
et rien d'autre, non? Et dans son essence il pourra trouver
d'infinies possibilités de se régénérer et d'offrir au public une
matière innovante sans jamais souffrir le vague goût d'un mêt déjà
passé. Briser la tendance si elle n'est pas tentante! Déjà en 1954
Truffaut signalait que sur une centaine de films français sorti
chaque année, seulement une dizaine méritait de retenir l'attention
des critiques et des amoureux du cinéma, qu'en est-il aujourd'hui?
Au delà des films commerciaux qu'on nous vend comme des oxygénations
importantes pour le cinéma français car occupants les i places du
box-office et raflant les premières récompenses cinématographiques,
il va s'en dire que le cinéma est alors un art bien particulier, car
son caractère populaire est à prendre en considération tout en
gardant le soucis de la recherche et de la qualité de l'écriture
scénario.
Pour avancer, le
cinéma doit tout d'abord se retrouver, se retrouver dans se qu'il a
de plus fondamental, le scénariste doit prendre conscience qu'il
fait en écrivant un scénario, ce que fait le peintre devant sa
toile. Veut-il faire du sublime ou du grotesque? Au xixè siècle, le
grotesque était encore un genre beau quand il était bien traité.
Aujourd'hui cela est juste grotesque bien que le genre soit disparu
depuis pas mal de temps. Le monde est beau, on l'oublie trop souvent
et le cinéaste, le bon cinéaste, se doit de réaliser le lien entre
la représentation extérieur et le représentation intérieure de
l'être. L'expressionisme allemand offrait une porte sur l'intérieur
dans sa plus brutale expression. La vie de l'âme vu de l'extérieur.
L'expressionisme était relié avec le drame, l'horreur, la folie, la
trahison, en offrant un cinéma en contraste avec le cinéma
d'aventure ou romanesque. Les décors mise en place, les jeux de
lumière, ont été des éléments fondamentaux participant à cette
conception psychologique du cinéma. Et si selon Kracauer c'est l'âme
qui apportait la lumière à ce cinéma, il est donc intéressant de
se pencher sur la représentation de la lumière par la psyché de
l'acteur. Toute couleur, toute lumière, toute sensation vus à
travers les perceptions du personnage. L'esthétique doit se faire
âme et poésie.
Mais parlons du
cinéma mental. Comment approcher au plus proche de le sensation, de
l'essence de l'être, de son moi, de la structure de sa
psyché? Le plongement de la caméra dans l'acteur. L'introspection
dans le cinéma ne s'est jamais vraiment fait pleinement
retranscrire, jamais pleinement ressentir. Il faudrait accorder plus
de place au personnage principal au détriment peut être des autres,
mais le résultat sera à ce prix. Le lieu où l'acteur ne fait plus
qu'un avec l'image, que le monde qui nous est donné à voir soit
celui qu'il voit véritablement et non par l'intermédiaire d'une
caméra ou autre. Le but est de relié les pensées à l'action, aux
mouvements de l'acteur. D'obtenir une nouvelle vision du jeu, et
d'une histoire par l'état de « psychologie intérieur »
de l'être humain. Ce sera la pensée
qui s'exprimera alors avant toute chose dans le film, avant toute
action du corps. Le cinéma de Kubirck ou de Resnais est encore
beaucoup trop extérieur à la vie intrinsèque du cerveau, de la
naissance des idées, de l'élaboration de nos principes, de nos
décisions. Nous ne devons pas laisser place au flou ou aux fausses
interprétations. Mais chez ces deux maîtres, se sont d'autres
visions de la psyché qui sont montrées ; pour nous, notre devoir
est d'explorer de nouvelles terres de l'abstraction, vers une
nouvelle Amérique conceptuelle un peu sordide, un peu étrange, mais
au combien, j'en suis sûr, gorgée de trésors. Sans rien oublier de
ce que devons à la rigueur, la structure même du film se construira
sur des préceptes techniques tels que le plan taille sera privilégié
pour le dynamisme que l'on veut apporter à la scène.
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