Ce blog se veut aussi un lieu utile de découvertes où sont mis en lumière des auteurs quelques peu disparus ou parfois même inconnus. Saint-Amant, poète libertin et burlesque du début du XVIIème siècle en pleine période dominée par le style précieux illustré par Vincent Voiture et autres Claude Malleville, dont l'apothéose est symbolisé par La guirlande de Julie 1638. Je tiens à présenté Saint-Amant comme un poète important pour l'étude la langue française du XVIIème, le style plein d'imagination poétique à la fois sensible, léger, vivant et surtout libre où l'on approche un peu de la prose des poètes romantiques qui verront en Saint-Amant un esprit des plus modernes.
SUR UN DEPART A UNE MESME DAME
Me dois-je preparer à ce funest jour,
Où malgré mon ardeur fidelle,
Le destin me contraigne à la honte d'amour,
A trahir ma déesse et me separer ?
Hélas!Je n'y puis consentir ;
Et toutesfois il faut partir.
Beaux yeux que direz-vous de tant de beaux sermens?
Que diray-je pour ma deffence?
Croira-t'on aujourd'huy qu'a force de tourmens
Je puisse desormais en estreindre l'offence?
Et pourrez-vous bien consentir
A me laisser vivre et partir?
Ouy, vous le permettrez, O beaux yeux, je le croy,
puis que la Gloire vous sert d'Ame,
Et que vous voyez bien au milieu de ma foy,
Qu'a suivre le Dieu Mars, c'est elle qui m'enflame,
Ainsi vous devez consentir
A me laisser vivre et partir.
Là, dedans les périls, j'espere en la Valeur,
Que par quelque victoire insigne,
Me faisant couronner en despit du malheur,
De servir vos beautez, je me rendray plus digne :
Si bien qu'il vous faut consentir,
A me laisser vivre et partir
Que diray-je pour ma deffence?
Croira-t'on aujourd'huy qu'a force de tourmens
Je puisse desormais en estreindre l'offence?
Et pourrez-vous bien consentir
A me laisser vivre et partir?
Ouy, vous le permettrez, O beaux yeux, je le croy,
puis que la Gloire vous sert d'Ame,
Et que vous voyez bien au milieu de ma foy,
Qu'a suivre le Dieu Mars, c'est elle qui m'enflame,
Ainsi vous devez consentir
A me laisser vivre et partir.
Là, dedans les périls, j'espere en la Valeur,
Que par quelque victoire insigne,
Me faisant couronner en despit du malheur,
De servir vos beautez, je me rendray plus digne :
Si bien qu'il vous faut consentir,
A me laisser vivre et partir
Saint-Amant (1594-1661)
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