lundi 8 août 2016

Notes sur le baptême (9)

André Gounelle, Le baptême: le débat entre les églises, p. 24, 25, "Baptême et foi. Parce que le baptême est un acte de Dieu qui exprime, manifeste, concrétise sa grâce, sa validité ne dépend pas de l'homme, de ses sentiments ni de son comportement. Nous n'avons pas le pouvoir d'annuler l'action de Dieu. L'image du bateau qu'utilise le Grand catéchisme le souligne bien. Avec le baptême, Dieu nous donne un navire. IL peut arriver que nous glissions et que nous tombons à la mer. Le navire ne disparaît pas pour autant ; il ne se brise pas, ni ne coule. Nous pouvons toujours remonter dessus. De même, il se peut que nous usions mal du baptême donné par Dieu, que nous ne le recevions pas comme il le faut. Nous ne le détruisons pas pour cela, "car l'institution et la parole de Dieu ne peuvent être rendues mutables par des hommes, ni être modifiés"./Pour Luther, la grâce de Dieu suscite la foi en réponse à ce que Dieu nous donne. La foi n'est pas quelque chose qui vient de nous, qui nous appartient, qui exprime ce que nous sommes et ce que nous pensons. Elle est ce que Dieu fait en nous. La foi, écrit Luther dans De la captivité babylonienne de l'Église, n'est pas notre oeuvre, mais l'oeuvre de Dieu, une oeuvre qui accomplit "en nous et sans nous". Dans cette perspective, le baptême, acte de grâce, confère la foi et n'en dépend pas. Il la crée, la suscite. La foi qui jaillit en nous témoigne que nous avons bien reçu le baptême. Cette conception de la foi, et cette dialectique qui va du baptême à la foi et de la foi au baptême expliquent que Luther puisse dire à quelques lignes d'intervalle que le baptême sans la foi ne sert de rien, n'a aucune valeur, et que pourtant le baptême ne dépend pas de ce que nous sommes, de nos dispositions intérieures, de notre spiritualité."  

Notes sur le baptême (8)

Chateaubriand, Génie du Christianisme, Introduction, chap. I, livre I, "Tandis que l'Église triomphait encore, déjà Voltaire faisait renaître la persécution de Julien. Il eut l'art funeste, chez un peuple capricieux et aimable, de rendre l'incrédulité à la mode. Il enrôla tous les amours-propres dans cette ligue insensée; la religion fut attaquée avec toutes les armes, depuis le pamphlet jusqu'à l'in-folio, depuis l'épigramme jusqu'au sophisme. Un livre religieux paraissait-il, l'auteur était à l'instant couvert de ridicule, tandis qu'on portait aux nues des ouvrages dont Voltaire était le premier à se moquer avec ses amis : il était si supérieur à ses disciples qu'il ne pouvait s'empêcher de rire quelquefois de leur enthousiasme irréligieux. Cependant le système destructeur allait s'étendant sur le France. Il s'établissait dans ces académies de province, qui ont été autant de foyers de mauvais goût et de factions. Des femmes de la société, de graves philosophes avaient leur chaire d'incrédulité. Enfin, il fut reconnu que le christianisme n'était qu'un système barbare dont la chute ne pouvait arriver trop tôt pour la liberté des hommes, le progrès des lumières, les douceurs de la vie, et l'élégance des arts."

Chap. IV, De la rédemption, "On voit d'abord sortir de ce système la doctrine du péché originel, qui explique l'homme. Sans l'admission de cette vérité, connue par tradition de tous les peuples, une nuit impénétrable nous couvre. Comment, sans la tache primitive, rendre compte du penchant vicieux de notre nature, combattu par une voix qui nous annonce que nous fûmes formés pour la vertu? Comment l'aptitude de l'homme à la douleur, comment ses sueurs qui fécondent un sillon terrible, comment les larmes, les chagrins, les malheurs du juste, comment les triomphes et les succès impunis du méchant, comment, dis-je, sans une chute première, tout cela pourrait-il s'expliquer? C'est pour avoir méconnu cette dégénération que les philosophes de l'antiquité tombèrent en d'étranges erreurs, et qu'ils inventèrent le dogme de la réminiscence."

mercredi 3 août 2016

Notes sur le baptême (7)

"Depuis longtemps, l'histoire politique de la Chrétienté était dominée par des prophéties qui promettaient soit à l'empereur, soit au roi de France d'être le souverain des derniers temps. Ces prophéties millénaristes qui avaient enrôlé dans l'idéologie monarchique chrétienne les sibylles antiques, en particulier la sibylle de Tibur, se mariaient à d'autres qui annonçaient à certains fondateurs de dynastie que leur descendance n'aurait de fin qu'avec celle du monde lui-même. Tel avait été le cas de Clovis à qui, dans des œuvres comme L'Histoire de l'Église de Reims de Flodoard au Xe siècle, au moment de son baptême, saint Rémi, sous le coup d'une illumination miraculeuse, aurait prédit que sa descendance régnerait toujours. Saint Louis sera attentif à se rattacher, par-delà les Carolingiens, aux Mérovingiens, établissant une continuité entre ce qu'on appellera plus tard les trois races, les Capétiens constituant la troisième." Jacques Le Goff, Saint Louis

Notes sur le baptême (6)

"Estime que Saint-Louis faisait de la grâce du baptême/Saint-Louis, roi de France, attachait tant de prix à la grâce de son baptême, qu'il signait souvent Louis de Poissy parce qu'ayant eu le bonheur de recevoir ce sacrement à Poissy, il estimait le titre d'enfant de Dieu et de l'Église au-dessus du titre de Roi. Vie de s. Louis." Nouvelle explication du catéchisme ou le dogme moral expliqués..., Ambroise Guillois, p. 339.


Notes sur le baptême (5)

"C'est à Poissy que Louis allait naître, le 25 avril 1214. La date de cette naissance a été contestée, les chroniqueurs avançant des données qui permettaient de la fixer soit en 1213, soit en 1215 ou même en 1216. Le lieu aussi : on a affirmé que Blanche, pour éviter qu'on ne suspendît pour elle la sonnerie des cloches de la collégiale, avait voulu aller faire ses couches à la Grange-aux-Dames, près de Neuville-en-Hez. En tout cas, le lieu du baptême est assuré : saint Louis a dit un jour, parlant de ce baptême, que c'était à Poissy qu'il avait reçu le plus haut honneur qui fût jamais. Qu'il ait vu le jour dans ce château est très probable : Louis IX s'intitulait en privé « Louis de Poissy » : les hagiographes en ont conclu qu'il voulait ainsi rappeler l'église où il avait été baptisé; mais il est plus probable qu'il se conformait à la coutume fréquente chez les princes du moyen-âge de prendre le nom du lieu de leur naissance, qui valait à tel d'entre eux de s'appeler Jean de Gand ou Louis le Male." Saint Louis  : roi d'une France féodale, soutien de la terre sainte, Jean richard.

mardi 2 août 2016

Notes sur le baptême (4)

Bourdaloue, Sermon sur la Grace, "Car tel est le caractère de la grace, d'unir ensemble les oeuvres de Dieu avec autant de douceur que d'efficace."

Bourdaloue, Sermon sur le Baptesme, "Le Baptesme est une grace, nous n'en pouvons douter; mais c'est en mesme temps une dette. Nous y avons conctracté des engagments inviolables; (...) Engagemens les plus étendus, puisqu'ils embrassent toute la loy. Engagemens les plus solennels, puisque nous en avons pris Dieu mesme à témoin & toute son Eglise."

Idem. "selon la pratique & l'esprit de l'ancienne loi, se faisoit circoncire, étoit dès-lors & en conséquence de cette circonsion légale, étroitement obligé de garder tous les préceptes de la loy Judaïque; ainsi dois-je avec la mesme assurance, non-seulement annoncer & declarer, mais protester à tout homme honoré dans la loy nouvelle du caractère de Chrestien, que du moment qu'il commença de renaistre par l'eau, & par le Saint Esprit, il commença d'être soumis à la loy & à toute la loy du divin législateur dont la grace lui fut communiquée. C'est-à-dire, que dès ce jour & dès cet instant, il s'assujettit à l'indispensable obligation où nous sommes de professer cette loy, dene rougir jamais de cette loy, de vivre selon cette loy, de perseverer jusques à la mort dans l'observation de cette loy, d'éviter tout ce que cette loy défend, & dene rien omettre de tout ce qu'elle ordonne." Plus loin "D'où vient que selon l'excellente morale des Apostres & les enseignements qu'ils nous ont laissez, avoir été baptisé en Jesus-Chrsit, c'est estre mort au péché, mort à soi-même, à ses passions, à ses sens, à tous les désirs du siècle, pour ne mener sur la terre qu'une vie celeste."

Idem. "ces engagemens du Baptesme, ce sont des promesses, mais des promesses faites à Dieu, faites au ministre de Dieu, au milieu des fidelles, les uns simples spectatuers, les autres garants des paroles données en nostre nom, & que nous-mesmes dans le cours des temps nous avons confirmées."

lundi 1 août 2016

Notes pour la baptême (3)

Dans le manuscrit Périer des Pensées de Pascal, au fragment 754, "La loi n'a pas détruit la nature, mais elle l'a instruite. La grâce n'a pas détruit la loi, mais elle la fait exercer." - "La foi reçue au baptême est la source de toute la vie du chrétien, et des convertis."

Notes pour le baptême (2)

Qu'a dit Luther dans le cas où nous nous sentirions "sale" intérieurement,dans le péché? Chez Luther, la foi semble être le remède indépassable à tout sentiment de souillure, de péché. Voir son sermon prêché à Leipsick en 1519, sur le justification. Il faut regarder aussi sa lettre à Charles-Quint de 1520 où il signale que "L'Empereur, a égal pouvoir sur les clercs et sur les laïques; la différence entre ces deux états n'est qu'une fiction, puisque, par le baptême, nous devenons tous prêtres." (Luther opera, II, p. 20).


Notes pour le baptême (1)

Évangile, Matthieu, 3 : 1 - 3 :17, "En ces jours là, Jean le Baptiste vint prêcher dans le désert de Judée, 2 disant : "Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché." 3 C'est celui, en effet, dont il a été parlé par l'entremise d'Esaïe le prophète, en ces mots :"Écoutez! Quelqu'un crie dans le désert : 'Préparez le chemin de Jéhovah! Rendez droites ses routes!" (...) 5 Alors Jérusalem, toute la Judée et tout le pays des environs du Jourdain sortaient vers lui, 6 et les gens se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain, en confessant ouvertement leurs péchés. (...) 11 "Moi, je vous baptise d'eau à cause de votre repentance, mais celui qui vient après moi est plus fort que moi, (celui) dont je ne suis pas digne d'enlever les sandales. Celui-là vous baptisera d'esprit saint et de feu. 12 IL a en main la pelle à vanner, et il nettoiera complètement son aire de battage, et il recueillera son blé dans le magasin, mais il brûlera la bale au feu inextinguible."/ 13 Alors de Galilée Jésus vint au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. 14 Mais celui-ci voulait l'empêcher, en disant : "Laisse faire cette fois, car c'est ainsi qu'il nous convient d'exécuter tout ce qui est juste." Alors il ne l'empêcha plus. 16 Après avoir été baptisé, Jésus remonta aussitôt de l'eau : et voici que les cieux s'ouvrirent, et il vit l'esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir vers lui. 17 Et voici que, des cieux, une voix disait : "Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j'ai agréé."" Dans le protestantisme le catéchuménat est inutile, Dieu va directement vers le sujet qui reçoit le Don par le baptême.